‘Hanoukka

FETE DES LUMIERES

CHAG HA-OROT
de Giuseppe Laras

La fête de ‘Hanoukka (Inauguration), également connue comme ‘hag ha-Orot (fête des Lumières) tombe en hiver, le 25 Kislev, et dure huit jours. Elle évoque la période hautement dramatique de l’histoire du peuple juif, lorsqu’au IIe siècle avant J.C., les habitants de la Judée, politiquement assujettis au régime séleucide de la Syrie, subissaient encore davantage l’assimilation forcée à la culture hellénistique dominante. Les préceptes religieux avaient été radicalement limités, la circoncision et l’alimentation rituelle (kacheroute), en particulier, impérativement interdites, le Sanctuaire de Jérusalem profané, le peuple bouleversé et démoralisé. C’est dans ce contexte de désespoir que commence à se manifester une réaction de rédemption, initialement activée par les membres d’une famille sacerdotale de Modi’in : le père Mattathias et ses cinq enfants. Connus sous le nom d’Hasmonéens, et plus tard de Maccabées, sous le guide de Yehoudah, ils conduisirent le peuple juif à la victoire sur leurs oppresseurs puis à la libération matérielle et spirituelle du pays. La fête de ‘Hanoukka est caractérisée par deux principaux éléments constitutifs : le miracle de l’huile, survenu dans le Sanctuaire, avec sa reconsécration au culte ; le miracle de la victoire « du petit nombre sur le grand nombre, des faibles sur les puissants, des justes sur les méchants ». Le premier, évident de par son imprévisibilité humaine, consista dans le fait qu’une petite fiole d’huile trouvée dans le Temple, qui ne contenait que de quoi alimenter le chandelier à sept branches (ménorah ) pour un jour, brûla huit jours durant, c’est-à-dire le temps nécessaire aux prêtres pour préparer d’autres fioles d’huile pure. Le second miracle, qui ne s’y apparente pas en tant que tel, mais qui est dans une optique humaine tout aussi extraordinaire et inattendu, consista dans la victoire des Juifs sur les forces nettement supérieures de l’ennemi lors du conflit armé. Pour évoquer ce double ordre de miracles et pour les transmettre à la postérité, les Maîtres de l’époque instituèrent un rituel particulier : l’allumage pendant huit jours de suite d’une lampe spéciale à huit becs appelée ‘hanoukkiah. Pendant la fête, cette lampe est allumée dans toutes les maisons juives après le coucher de soleil, pendant les huit jours qui suivent le 25 Kislev, de la façon suivante : une bougie le premier soir, deux bougies le deuxième et ainsi de suite jusqu’au huitième soir, lorsque la ‘hanoukkiah brillera de ses huit lumières. La coutume veut que la ‘hanoukkiah soit allumée après le coucher de soleil, de préférence au moment où toute la famille est réunie. Dans la liturgie de cette période, en plus de la lecture d’extraits spécifiques de la Torah , la Bible juive, on récite, dans le cadre de la ‘Amidah , l’une des prières fondamentales du judaïsme, et, de manière plus intime, de la prière de remerciement après les repas, le passage qui débute par les mots « Pour les miracles, pour le salut, pour les actes de bravoure, pour les victoires… ». La ‘Amidah est suivie du Hallel , une prière contenant des hymnes et des louanges au Seigneur, qui est récitée pendant les jours fériés. Il est également prescrit que pendant l’allumage des bougies il n’est pas possible de « se servir » de leur lumière, il faut uniquement les contempler en méditant sur la présence salvatrice de D-eu dans la vie de Son peuple.